[vélo] La Manche terre de « gravel » entre mer et bocage.
Le département de la Manche s’identifie facilement par sa presqu’île, le Cotentin, qui lui confère une importante ouverture sur la mer. À l’intérieur, une grande diversité de paysages s’offre au cycliste curieux.
À vélo, on peut longer la côte, traverser des marais, des landes et se confronter à des vallonnements parfois prononcés
. Que l’on cherche à de rouler sans peine ou à cumuler les dénivelés il y en a pour tous les goûts et toutes les pratiques.
Les presque 8000 km de routes qui sillonnent le département font le bonheur des cyclistes amateurs de goudron. Les réseaux de chemins et de sentiers ont attiré, depuis le milieu des années 80, les adeptes de plus en plus nombreux du VTT de la sortie familiale aux raids sportifs. Alors, quelle place pour le vélo gravel ?
Le gravel : une pratique hybride
Depuis quelques années, le vélo « de gravier » (gravel en anglais) connaît un succès croissant. Cette bicyclette est un hybride entre vélo de route (cadre, cintre recourbé vers le bas, roues de 700 en général) et VTT (pneus crantés à dimension variables suivant la pratique et freins à disques pour l’efficacité et l’adaptation aux pneus plus larges). Avec un vélo de gravel, on peut emprunter les routes avec efficacité et s’offrir des parenthèses « nature » sur les chemins et sentiers.
La part des voies revêtues/non revêtues dans les escapades à vélo dépend du niveau de pratique de chacun. Certains experts empruntent en gravel les circuits jusque-là fréquentés par les VTT. Comme toute mode, cette pratique a aussi ses dérives discutables : pourquoi réinventer le VTT des pionniers alors que le tout-terrain a connu une évolution technique qui rend sa pratique plus sûre et plus confortable (suspension, géométrie, robustesse…) ?
Gravel ou VTT ?
Pour notre part, nous en restons à la conception hybride qui permet de partir pour des sorties plus longues qu’à VTT tout en empruntant une proportion plus ou moins importante de chemins et sentiers non-revêtus. L’hiver en période humide, on préfèrera explorer les innombrables petites routes. Aux beaux jours, les chemins, pistes et voies vertes deviennent très accueillants et on augmente avec bonheur le kilométrage qui leur est réservé dans nos circuits.
Au fil de la pratique du gravel dans la Manche, on se rend compte que ce territoire est tout à fait adapté tant dans sa forme promenade et loisirs que dans son aspect plus sportif.
« Je ne crois pas au gravel dans la Manche » me disait il y a peu un cycliste très expérimenté également vététiste à ses heures. Il y a presque 40 ans, on me disait la même chose quand est arrivé le « mountain-bike » alors qu’aujourd’hui le succès du VTT est indiscutable… Les temps changent et changeront encore.
Le vélo de gravel dans la Manche
Le département dispose de nombreux atouts pour cette pratique cycliste :
- Un kilométrage record (en France) de routes départementales et de petites routes goudronnées (lié à un habitat très dispersé) ;
- Un réseau départemental de voies vertes sur d’anciennes voies ferrées qui parcourt une grande partie du département. Ajoutons-y le très beau chemin de hallage le long de la Vire qui rejoint le Calvados (EuroVélo 4). Fort heureusement, celles-ci ont été réalisées en gravier ou en sable compacté. Un choix qui permet des leurs conserver un aspect « nature » fort agréable (tant pis pour les rollers et les petits pneus trop fragiles !) ;
- Des chemins d’exploitation empierrés sont souvent présents en campagne ou en bord de mer. Ils permettent des liaisons hors-goudron. Encore faut-il les connaître pour éviter les voies… sans issue !
- Un réseau assez important de circuits locaux balisés pour le VTT qui sont souvent accessibles aux adeptes du gravel plus expérimentés (certains experts passent quasiment partout !). Attention cependant à la période hivernale qui peut transformer une sortie gravel en sortie galère à moins d’avoir monté des pneus de VTT. Autant prendre un VTT dans ce cas.
Mise en garde : Des itinéraires sont interdits au vélo, en particulier le sentier littoral dès lors qu’il suit le trait de côte. Dans ce cas, il est à usage unique des piétons. Mieux vaut éviter la contravention !
Quelques itinéraires vélo : à vos GPS !
Dans l’attente de topos et d’itinéraires répertoriés et correctement balisés, la mutualisation des parcours est la meilleure solution. C’est ce que j’ai fait et ferai encore dans ces pages.
Par ailleurs, on peut se fier au planificateur d’itinéraires que propose le site Komoot que j’utilise fréquemment. Il facilite grandement la préparation des parcours. Il suffit ensuite de le charger sur un GPS adapté (si vous en avez un) ou sur un smartphone (avec OSMand + pour les utilisateurs d’Android).
Vous trouverez des itinéraires adaptés au gravel (routes et chemins) dans la catégorie Marche, vélo, rando & C° de ce site, par exemple :
- L’air de la mer entre Coutances et Bréhal
- Virée par la Vire à vélo depuis Coutances (50).
- Le Confi-tour de Coutances en 123 km.
Je vous propose ci-dessous un parcours emblématique de notre région à titre d’exemple…
Pontorson – Coutances en version vélo gravel
Il s’agit d’un circuit combinant (une fois de plus) train et vélo. Départ de Coutances en TER (avec le vélo) pour arriver à la gare de Pontorson. La première partie du parcours longe le Couesnon, avec, en rive gauche… la Bretagne. On arrive assez rapidement au Mont-Saint-Michel.
Ensuite, on suit le tracé de la côte au plus près en gardant le Mont en point de mire pendant environ 60 kilomètres !
Retour à la gare de Coutances pour boucler cette boucle qui combine train et vélo.
Quelques images au fil de balades en gravel dans la Manche…