Jazz, Impro & C° – Gazzette de mai 2020

En mai… écoute ce qu’il te plaît !

The Beatles - Sergent Pepper's Lonely hearts Club Band - EMI 1967

Jazz, musique improvisée, certes mais sans négliger d’autres compagnies musicales pour revenir aux fondamentaux en ces temps de confinement.
Je suis entré dans les musiques de mon temps avec The Beatles. C’était en 1968, Lady Madonna en 45 tours sur l’électrophone Telefunken que je venais d’avoir… Juste après, ce fut le double Album Blanc acheté en cumulant l’argent de poche un peu en cachette de mes parents, peu favorables à ces musiques excentriques.
Donc, j’avais pris le train des gars de Liverpool juste après Sergent Pepper’s Lonely Hearts Club Band. Pour réparer ce vide aussi sidéral que sidérant, j’ai acquis l’album en numérique sur Qobuz, entreprise française méritante (mode confiné oblige !).

feu d’artifice

Django Bates Frankfurt Radio Big Band Saluting Sergent Pepper - Edition  Records - 2017

Ce disque est un monument d’intelligence musicale. Un patchwork audacieux qui faisait exploser dès 1967 les frontières des genres : pop-music et rock’n’roll sage, flonflons, couleurs indiennes et des incursions audacieuses dans les univers exploratoires des musiques contemporaines (A Day In The Life). Oui, « Sergent Pepper » est une œuvre majeure du XXème siècle, toutes esthétiques musicales confondues. Un feu d’artifice à ne pas oublier dans ce temps de repli sur soi.
Merci aussi et surtout à Django Bates ! C’est en réécoutant la remarquable et respectueuse reprise du chef-d’œuvre des Beatles « Saluting Sergent Pepper » (Edition Records – 2017) que je me suis décidé à revenir à l’original. Le pianiste, compositeur, arrangeur britannique aujourd’hui bernois y injecte une dose subtile de son ADN explosif et iconoclaste. Le big-band donne des rondeurs à la musique et renvoie inévitablement à l’univers du jazz pour les couleurs et les modes de jeu (quelques soli salutaires). Sur CultureJazz, nous avions croisé nos points de vue, Yves Dorison et moi. Nous restons bien d’accord sur un point : Django Bates est, lui aussi, un musicien majeur de notre temps ! (Chronique dans la « Vitrine de juillet 2017 » à lire ici…).

Le covid et les pendules à l’heure !

Claude Nougaro chantait « Le Coq et La Pendule ». Le Covid-19 nous offre l’occasion inespérée de remettre les pendules événementielles à l’heure. Étonnant !
Eh oui ! jusqu’alors, il était dans les habitudes des festivals et autres événements annuels de fêter les dizaines d’éditions… La 10ème, la 20ème, la 40ème. Seulement, ce nombre avait toujours un an d’avance sur l’anniversaire de l’événement. La première édition n’est que la naissance, la seconde correspond au 1er anniversaire. Un décalage irrécupérable sauf que là… c’est fait !
L’annulation des éditions 2020 (printemps et souvent été à cette date) en raison de la pandémie et du confinement feront désormais correspondre anniversaire et nombre d’éditions.

40 ème à 40 ans…

Jazz sous les Pommiers - festival 1982 - 1ère édition
Jazz sous les pommiers – affiche de la première édition : 1982

Je vous parle de cela depuis Coutances où le 39ème festival Jazz Sous Les Pommiers a été annulé. Ce 39ème aura logiquement lieu en 2021 et la 40ème édition en 2022 correspondra avec le 40ème anniversaire de la création (1982). Si j’osais, je dirais qu’on n’aurait pas rêvé mieux… C’est déplacé !
Seulement voilà, on nous annonce la célébration du 40ème festival en 2021 comme si de rien n’était. Rien ne va plus au pays des nombres et du jazz. Ça cloche sous les pommiers !
Alors, un conseil : pour fêter attendez 2022 gens de Coutances. Votre festival tant aimé aura 40 ans pour sa 40 ème édition. Tout est réglé comme une pendule…
Enfin, sauf l’essentiel : que/qui mettra-t-on dans la boîte à musiques ? C’est quand même bien le projet artistique qui compte.
Remarquez, je vous parle de ça parce que j’ai le temps d’y penser, privilège de confiné. Ce que je pense fondamentalement de ces grandes kermesses, je l’ai déjà écrit et je n’ai pas vraiment changé d’avis (« JAZZ » c’est fini ? – août 2019).

Baroque sous les clochers

Puisqu’on parle du festival Jazz sous les Pommiers et de déviations musicales printanières, voici une confidence (déjà racontée jadis). Lorsque j’ai hameçonné la proposition de Gérard Houssin qui était en charge de la vie culturelle coutançaise à la charnière des années 70-80, j’ai avancé avec passion l’idée du jazz pour créer un temps fort dans la saison. Il connaissait mon envie d’engagement dans ce domaine.

Oratorio de Pâques

J.S. Bach Oster-Oratorium, Oratorio de Pâques BWV 249- Collegium Vocale - Philippe Herreweghe - Harmonia Mundi 2007

Si ça ne l’avait pas fait avec le jazz, j’aurais alors proposé la musique baroque avec un esprit militant presque équivalent pour défendre le courant « fondamentaliste » et iconoclaste à l’époque des Harnoncourt, Leonhardt, Kuijken etc. La musique (déjà) ancienne débarrassée des rondeurs et de l’emphase ajoutées par les « classiques » au XIXème avec des instruments d’époque au diapason de leur temps.
Un peu submergé par les publications du jazz et du monde des musiques improvisées (auxquelles le baroque n’est pas étranger), j’ai eu envie de me confiner avec Jean-Sébastien Bach et de retrouver les cantates et autres oratorios que j’avais un peu trop négligés.
C’est ainsi que j’ai (re)découvert l’Oratorio de Pâques dans l’excellente version de Philippe Herreweghe avec le Collegium Vocale. Son ouverture assez triomphante et cuivrée laisse espérer une victoire. Vaincre la mort et le covid-19 : voilà une formidable perspective ! (Philippe Herreweghe – Johann Sebastian Bach : Oster-Oratorium, BWV 249 – Harmonia Mundi 2007)

Le catalogue des disques du mois de mai 2020.

Vous l’attendiez ? Le catalogue des disques du mois de mai 2020 est paru.
Il est disponible au format PDF en cliquant sur le bouton ci-dessous.

Qui figure dans le catalogue de mai 2020 ?

Mosaique des pochettes des disques du catalogue de mai 2020 - Zarbalib.fr

Lina ALLEMANO’S OHRENSCHMAUS || Lina ALLEMANO solo || AMPHITRYO || ARCHIBALD || Laurent BARDAINNE & TIGRE D’EAU DOUCE || Silas BASSA || Tim BERNE’S SNAKEOIL || Max BESSESEN || Jim BLACK || CLOVER || Thomas DELOR || Whit DICKEY || Dalia DONADIO || Dave DOUGLAS || John ELLIS and Andy BRAGEN || ENDLESS FIELD || GILFEMA || GLASS MUSEUM || Dave GLASSER || Matt GOLD || HEISENBERG UNCERTAINTY PLAYERS || KARUNA TRIO : Adam RUDOLPH || Ralph M. JONES, Hamid DRAKE || Aly KEÏTA – Jan GALEGA BRÖNNIMANN – Lucas NIGGLI || Rudresh MAHANTAHAPPA || Delfeayo MARSALIS’ UPTOWN JAZZ ORCHESTRA || Jean-Louis MATINIER & Kevin SEDDIKI || MCPHEE – REMPIS – REID – LOPEZ – NILSSEN-LOWE || Nicole MITCHELL – Lisa E. HARRIS || Chris MONTAGUE || Benjamin MOUSSAY || Tatsuya NAKATANI – Shane PARISH || Michael OLATUJA || Dave REMPIS – Frank ROSALY DUO || Ferdinando ROMANO feat. Ralph ALESSI || || Fiona ROSS || John SCOFIELD || Jim SELF – John CHIODINI || Lori SIMS – Andrew RATHBUN – Jeremy SISKIND || Walter SMITH III – Matthew STEVENS || Ohad TALMOR NEWSREEL SEXTET || Chad TAYLOR Trio featuring Brian SETTLES and Neil PODGURSKI || Michael THOMAS || TROPOS || Manuel VALERA TRIO || WINDISCH QUARTETT

Je vous présenterai ma sélection d’une quinzaine de disques pour ce mois de déconfinement dans quelques jours. Choix difficile. Il y a toujours d’excellentes productions !
À suivre… promis !