Jazz, Impro & C° – septembre 2020

39 disques au catalogue pour cette rentrée singulière. Je reconnais être un peu à la bourre pour vous présenter tous ces disques. Bien entendu, je vais mettre en avant mes chouchous du mois. On y va !

Le catalogue des disques de septembre 2020

Cliquez sur l’image ci-dessous pour accéder au catalogue en PDF !

Disques Jazz et musiques improvisées - catalogue Zarbalib.fr - septembre 2020
Les noms par ordre alphabétique :
JD ALLEN || ATRISMA || Adam BALDYCH – Vincent COURTOIS – Rogier TELDERMAN || Michel BENITA || Chuck BERGERON – SOUTH FLORIDA JAZZ ORCHESTRA || BLACK ART JAZZ COLLECTIVE || Matthieu BORDENAVE || Éric BROCHARD – Fabrice FAVRIOU || Jay CLAYTON – Fritz PAUER – Ed NEUMEISTER || COLLECTIF LA BOUTIQUE - Fabrice MARTINEZ – Vincent PEIRANI || Mark EGAN – Danny GOTTLIEB || Maria FAUST SACRUM FACERE || Tom GUARNA || Matt HAVILAND || Conrad HERWIG || I.P.A. || KAZE & Ikue MORI || KRONONAUT || Matt LAMBIASE - Jack DESALVO - Chris FORBES - Dmitry ISHENKO - Tom CABRERA || Orlando LE FLEMING || Ray MANTILLA || MARACUJA || Sandra MARLOW || Mark MURPHY || Marius NESET – DANISH RADIO BIG BAND – MIHO HAZAMA || OJKOS || PENROSE TRIO || QUINTOPUS || RAHONA || Eric REVIS || Alvaro ROJAS || Ray RUSSELL || Terje RYPDAL || Maria SCHNEIDER ORCHESTRA || Lawrence SIEBERTH || SUPERGOMBO || Cat TOREN’s HUMAN KIND || Dominik WANIA || Michael WOLLNY

Les chouchous du mois de septembre 2020

Tous les détails sur ces disques, formations, label, distribution, liens sont dans le catalogue de septembre 2020.

Maria SCHNEIDER ORCHESTRA : Data Lords

Avec « Data Lords« , Maria Schneider met sa maîtrise des couleurs et des formes orchestrales au service de ses conceptions humaines, sociétales et philosophiques. Notre monde oblige à un jeu d’équilibre constant entre le virtuel et le réel, entre le gaspillage, la dissémination des données numériques et la permanence de la Nature que nous malmenons jusqu’à la détruire. Ce double album met magistralement en contraste les deux volets de cette réflexion menée par une musicienne très impliquée et active.

Maria Schneider Orchestra, Data Lords, Artist Share 2020
Maria Schneider Orchestra « Data Lords » – ArtistShare

« The Digital World » se développe en cinq plages, cinq mouvements qui témoignent d’une volonté d’épure orchestrale. Indéniablement, l’ombre de Gil Evans dans son art des années 70 et 80 plane sur ce disque. Rappelons que Maria Schneider fut son assistante à la fin des années 80. Elle a beaucoup appris du maître en terme d’esthétique et d’orchestration.
Avec « Our Natural World« , la compositrice revient au caractère plus velouté, voire romantique de sa musique avec cette façon unique de dessiner des draperies orchestrales, sans perdre ce souci d’épure et de simplicité.
Un ensemble magnifique, particulièrement abouti grâce, aussi, à un orchestre de rêve dans lequel brillent la guitare de Ben Monder autant que l’accordéon de Gary Versace, le trombone de Ryan Keberle ou les saxophones de Donny McCaslin pour ne citer qu’eux. Soulignons enfin la perfection rythmique portée par Johnathan Blake. Je rejoins mon camarade Yves Dorison qui écrivait pour CultureJazz : « Nous pourrions gloser longuement sur ce disque indispensable mais nous nous contenterons de vous donner un ordre : achetez-le ! » –lire ici sa chronique/Août 2020 (« Data Lords » Artist Share, 2020)..


Jay CLAYTON – Fritz PAUER – Ed NEUMEISTER : 3 For The Road

Clayton, Pauer, Neumeister, 3 For The Road, MeisteroMuisc, 2020
Clayton, Pauer, Neumeister « 3 For The Road »

Cette fois encore, j’emboîte le pas d’Yves Dorison qui m’a précédé (ici) pour dire tout le bien qu’on peut penser de cet album d’un audacieux trio américano-autrichien. Ces plages ont été enregistrées il y a presque deux décennies. Elles permettent de réécouter le pianiste Fritz Pauer décédé en 2012. « Trois pour la route » (3 for The Road), une cordée exemplaire pour s’écarter des cheminements trop conventionnels et s’engager sur les sentiers escarpés de la musique inventive tout en apportant des teintes nouvelles à quelques mélodies du jazz. Ce trio atypique très complice (voix, piano et le trombone de Ed Neumeister) raffole des vires aériennes et acrobatiques. Jay Clayton impressionne par sa maîtrise vocale, aussi à l’aise dans les improvisations rythmiques que dans la broderie de textes dits/chantés avec science. On pense à Jeanne Lee à l’écoute de cette voix ouverte à toutes les aventures. Une pépite à ne pas manquer ! (3 for The Road – MeisteroMusic, 2020).


Eric REVIS : Slipknots Through A Looking Glass

Eric REVIS : Slipknots Through A Looking Glass

Attention ! Sacré musicien et musique formidable !
Jusqu’alors, nous avions repéré ce contrebassiste sur le remarquable label portugais Clean Feed. Le dernier opus en date d’Eric Revis, « Sing Me Some Cry » paru il y a 3 ans avait retenu toute notre attention (cf. CultureJazz). Cette fois, le quartet est devenu quintet avec l’ajout du saxophoniste Bill McHenry. Ce disque paraît cette fois sur Pyrolastic Records, le label (tout aussi remarquable) de la pianiste du groupe, Kris Davis. Il y a tout dans cette musique : le sens de la pulsation, la force du rythme, la maîtrise des couleurs sonores et des espaces de jeu. Tout cela n’est évidemment possible qu’en présence de grands musiciens. Outre ceux déjà cités ici, on ajoutera le maestro du tempo, Chad Taylor et le saxophoniste Darius Jones, évidemment !
Encore un disque qui se voit attribuer un « OUI » sur CultureJazz par Yves Dorison, ce n’est pas un hasard… « L’imagination et la curiosité au pouvoir. Votez Revis ! » écrit-il (ici…) !


Maria FAUST SACRUM FACERE : Organ

Maria Faust Sacrum Facere, Organ, Stunt Records, 2020
Maria Faust Sacrum Facere « Organ » – Stunt Records 2020

La saxophoniste estonienne Maria Faust reste intimement attachée à l’histoire et aux traditions de son pays. Une quête humaine et spirituelle qui voudrait effacer les blessures de l’époque soviétique. En cela la symbolique des orgues d’église , « machine à louanges de Dieu » occupe une place centrale dans ce nouveau projet. La formation Sacrum Facere, créée en 2014 se présente comme un sextet à vents et l’orgue en est le septième. On sait que l’instrument a souvent fasciné des jazzmen. En France, on pense, entre autres, à Andy Emler ou Raphaël Imbert, en Grande-Bretagne, à John Surman. Peu ont réussi à penser la musique autrement qu’un dialogue entre l’instrument et un/des soliste/s. Maria Faust a composé pour un véritable ensemble. En l’absence de section rythmique, elle imagine des formes originales pour structurer sa musique et varier les couleurs. Évidemment, ce disque ne « parlera » pas à tout le monde mais on ne pourra pas nier sa richesse et son intérêt. Dans mon cas, j’adhère totalement ! (« Organ » – Stunt Records – 2020).


À suivre… en octobre 2020 !

Et d’ici-là ne manquez pas de visiter l’indispensable CultureJazz.fr !