JazzJuzzBox #3 – Cordées de cordes.

C’est la fête des cordes en ce mois de février 2022 !
Violons, violoncelles et contrebasses s’immergent dans des univers contrastés pour donner vie à des projets de musiciens-compositeurs-improvisateurs souvent enthousiasmants. Évidemment, le magnifique album de Fred Hersch, Breath by Breath m’a ouvert la voie… (catalogue de janvier 2022).
Du swing « à l’ancienne » aux innovations électroniques, de l’improvisation à l’écriture souvent novatrice, les cordes ont toujours un beau rôle à jouer dans le jazz et les musiques spontanées.
La preuve en quelques cordées de cordes qui font aussi une place à d’autres sonorités, d’autres instruments.
C’est parti pour une escapage souvent aérienne.


Mathias Lévy : « Les Démons Familiers »

Mathias Lévy, Les Démons Familiers, label PeeWee, 2022

Le violoniste Mathias Lévy assume l’héritage de Didier Lockwood (son prof.) et du légendaire Stéphane Grappelli. Cela ne l’empêche pas d’être totalement en prise avec son temps dans son travail de composition et d’orchestration. Pour Les Démons Familiers, « j’ai réuni un orchestre haut en couleurs, constitué de personnalités fortes et identifiables » écrit-il. Évitant tout conflit d’égos, il nous propose une musique très convaincante.
Label PeeWee! / Socadisc & Bandcamp

Mathias Lévy : violon / Thomas Enhco : piano / Jérémy Bruyère : contrebasse, basse électrique / Matthieu Chazarenc : batterie / Maëlle Desbrosses : violon alto / Bruno Ducret : violoncelle / Jean-Philippe Viret : contrebasse / Hugues Mayot : clarinette basse, saxophone soprano / Laurent Derache : accordéon / Leïla Martial : chant

Martin Wind New York Bass Quartet : « Air »

Avec « My Astorian Queen », le contrebassiste allemand Martin Wind célébrait ses 25 ans de vie New-yorkaise. C’est dans cette même ville qu’il a réuni ce quartet de contrebasses que complète souvent une section rythmique. Répertoire varié et musiciens irréprochables : du jazz de bonne tenue avec une gravité souvent « légère ».
Laïka Records / Bandcamp

Martin Wind, Greg August, Jordan Frazier, Sam Sugg : contrebasses /+/ Sam Wilson : batterie, percussion (2, 4, 5, 7, 9) / Lenny White : batterie (2, 4) / Gary Versace : piano, orgue, accordéon (2, 4, 5, 7, 9)

Régis Huby – Bruno Chevillon – Michele Rabbia : « Codex III »

Au milieu de la jeune génération masculine du violon en France (Mathias Lévy, Clément Janinet, Théo Ceccaldi…), Régis Huby passerait presque pour un vétéran mais il n’est pas le moins créatif, loin de là ! Plus proche des musiques contemporaines que de la tradition du violon jazz, il aime explorer de nouveaux espaces. La preuve avec ce magnifique trio qui développe un art exceptionnel des formes et des textures sonores à base d’électronique maîtrisée. Superbe enregistrement chez Gérard de Haro (Studio La Buissonne)… qui m’avait échappé en 2021.
Abalone Productions (04/2021) / Bandcamp

Régis Huby : violon, violon ténor, électronique / Bruno Chevillon : contrebasse, électronique / Michele Rabbia : batterie, percussions, électronique

The Smudges : « Song and Call »

Restons dans une esthétique réunissant cordes et électronique avec le duo de Jeff Gauthier et Andrea Parkins (The Smudges). Partant de chants d’oiseaux des jardins américains ralentis et modelés grâce à l’électronique, ils imaginent une musique aérienne qui aurait sans doute plu à Olivier Messiaen… ou John Cage à qui ils dédient la première pièce. Quand les cordes ont des ailes, notre monde s’illumine…
Cryptogramophone records / Mack Avenue

Jeff Gauthier : violon, effets, électronique/ Maggie Parkins : violoncelle, sifflet


Èlia Bastida : « Meets Scott Hamilton »

Violoniste, Èlia Bastida est née en 1995 à Barcelone. De toute évidence, sa passion c’est le jazz qui swingue, bien ancré dans la tradition. Elle aime particulièrement jouer avec Scott Hamilton (USA – 1954), digne successeur des grands ténors dans la lignée de Ben Webster ou Coleman Hawkins. C’est leur troisième disque en commun et ce jazz-là n’est pas désagréable du tout mais pas aussi aventureux que d’autres albums de cette sélection.
JazzToJazz Records / Bandcamp

Èlia Bastida : violon, voix (8 & 11), saxophone ténor tenor (7) / Scott Hamilton : saxophone ténor / Joan Chamorro : contrebasse / Joan Monné ou Marc Martín : piano / Arnau Julià ou David Xirgu : batterie / Josep Traver ou Jurandir Santana : guitare /+ sur 2 plages/ Seidu Joan Diallo et Christoph Mallinger : violon / Marta Roma : violoncelle

Et une réédition numérique pour conclure…

Jean Lapouge / Kent Carter, duo

Jean Lapouge & Kent Carter, réédition 1994 par Jean Lapouge, 2022

En décembre 1994, le guitariste périgourdin (mais natif de la Manche) Jean Lapouge réalisait un rêve en allant rencontrer le contrebassiste américain Kent Carter, chez lui en Charente. Ils jouèrent, improvisèrent, faisant dialoguer la guitare et la contrebasse. Un moment unique humainement et musicalement, enregistré et aujourd’hui réédité par les soins du guitariste. Un récit de ce cheminement à deux est disponible ici (PDF).
Bandcamp (numérique uniquement)

Jean Lapouge : guitare synthetiseur cordes nylon, compositions / Kent Carter : contrebasse // Enregistré au MAD Studio, Juillaguet, Decembre 1994

Voir la page jazz de janvier 2021 avec son catalogue de disques (pdf) : c’est ici…
À suivre : catalogue de disques de février 2022… et plus encore !