G’AZZette d’octobre 2019.
Les disques et concerts jazz et musiques improvisées. Pas de révolution mais de bien belles choses dans le lot !
Échos du jazz vivant pour débuter…
Je me demandais le mois dernier si le jazz était « fini », mort, vidé de son sens et de son essence…
Non, évidemment à condition de dénicher les bons lieux, les bons moments, les bons disques aussi.
Après avoir évité les festivals d’été, je m’en suis allé à Marseille pour Les Émouvantes, festival pensé par le contrebassiste Claude Tchamitchian et sa compagnie Émouvance. Huit concerts (seulement !) en quatre soirées mais que du bon, de l’inventif, du spontané… Une vraie direction artistique pour donner une belle vision du jazz et des musiques improvisées d’aujourd’hui qui vont de l’avant en n’oubliant pas « avant ». On trouvera le compte-rendu complet sur CultureJazz.fr, ici…
L’Art Ensemble of Chicago
Émotion également le dimanche 6 octobre à Nantes (Cité des Congrès). C’était la seule date française de la tournée du 50è anniversaire de l’Art Ensemble of Chicago. L’A.E.C. se compose aujourd’hui des deux seuls membres survivants du quintet, Roscoe Mitchell et Famoudou Don Moye. Depuis quelques années, ils ont fait appel à quelques renforts parmi leurs disciples à Chicago mais aussi ailleurs dans le monde. Ils étaient huit sur scène à Nantes pour célébrer la Great Black Music toujours aussi innovante et créative même après 50 ans.
Je vais revenir sur ce concert exceptionnel dans les pages de CultureJazz.fr, très prochainement.
Et aussi…
Quel contraste entre ces deux moments forts de jazz vif et inventif et le concert donné par la charmante Anne Paceo sous un tunnel de toile dans la ferme cidricole de Damien Lemasson aux environs de Coutances. Un quartet de bons musiciens mais que cette musique est lassante, convenue, gentillette et sans âme, disons-le gentiment. Cela n’enlève rien au talent d’Anne Paceo à la batterie mais de là à lui accorder une nouvelle fois une Victoire du Jazz… Il faut vraiment que ceux qui décident de l’attribution de ces récompenses sortent de leur bulle très rétrécie !
– Disques du mois d’octobre 2019, au féminin…
Et au masculin, aussi !
– Tomeka Reid : « Old New »
D’une musicienne à l’autre, élargissons le champ pour nous intéresser à Tomeka Reid, formidable violoncelliste formée à l’A.A.C.M. de Chicago (la famille de l’Art Ensemble). Old New paraît ce mois-ci sur le beau label Cuneiform Records. Fidèle au slogan de l’Art Ensemble, « From Ancient to Future« , elle invente un nouveau jazz sur les solides fondations des musiques du passé. À ses côtés la guitariste Mary Halvorson qui joue comme personne et s’impose comme une référence de l’instrument. Pour la parité, deux brillants messieurs complètent ce quartet magnifique : Jason Roebke à la contrebasse et Tomas Fujiwara à la batterie. Un enregistrement riche, inventif, réjouissant, jamais hermétique qui mérite un grand coup de chapeau ! (et un OUI ! sur CultureJazz. Lire la chronique d’Yves Dorison ici...)
– Kris Davis : « Diatom Ribbons »
Encore une musicienne ! La pianiste Kris Davis est canadienne. Elle s’est fait remarquer dans des enregistrements (et concerts) toujours inventifs. Elle aussi doit beaucoup à la tradition du jazz mais elle va également de l’avant. « Diatom Ribbons » est à l’image de sa vision élargie du jazz (on y entend même la voix d’Olivier Messiaen !). Un coup de chapeau également à ce disque qui réunit une équipe formidable et ma chronique à lire sur CultureJazz, ici ! (OUI ! évidemment !).
– Perrine Mansuy, Christophe LeLoil, Pierre Fénichel, Fred Pasqua : « Les 4 vents »
Conformément aux usages, c’est madame Perrine Mansuy, pianiste-compositrice, qui est tête de liste d’un quatuor très égalitaire qui cultive le jeu collectif. En Provence, au pays du Mistral et autres vents parfois turbulents, on sait souder une équipe et partager les compositions signées Mansuy, Fenichel et LeLoil. Les 4 Vents n’est pas un disque de girouettes. Il diffuse l’essence du jazz en faisant scintiller les couleurs chaudes de la musique. Chaude la sonorité de bugle et la trompette de Christophe LeLoil, le plus normand des trompettistes marseillais (et vice-versa) ! Solide la paire rythmique Fénichel – Pasqua qui résiste aux turbulences et fait danser cette musique sensible et poétique. Un disque recommandé donc !
– Quatre autres disques dans mes favoris…
Les détails figurent dans le catalogue des disque du mois disponible ci-dessous (en PDF).
En cliquant sur le bouton ci-dessous, vous téléchargerez le catalogue PDF de la trerntaine de disques que j’ai reçus, parus ou à paraître en octobre 2019.
Formations, détails, liens utiles et souvent des liens pour l’écoute et la commande éventuelle !